Les pilleurs d’un centre commercial à La Seyne échappent à la prison ferme
Les pilleurs d’un centre commercial à La Seyne échappent à la prison ferme - Cinq personnes ont été condamnées pour leur participation au pillage de Auchan ce lundi à La Seyne. Le parquet avait requis de la prison ferme, même à l’égard des primo-délinquants ... "On n’a pas réfléchi.” Les cinq hommes jugés ce mercredi pour le pillage du centre commercial Auchan, en marge des manifestations lycéennes ce lundi à La Seyne-sur-Mer, n’en mènent pas large à la barre du tribunal correctionnel de Toulon.
Quatre d’entre eux n’ont jusque-là jamais fait parler d’eux. Le cinquième, qui se traîne une petite condamnation à deux mois de prison avec sursis, vient de décrocher un CDI dans un fast-food. “Ce travail à temps partiel, c’est la chance de sa vie”, clame son avocat. Cet improbable club des cinq a été interpellé alors que les grilles du centre commercial Auchan ont été forcées, sur fond de “chaos” dans la cité Berthe et autour des lycées. “Ils sont jugés pour des faits commis par des dizaines de personnes”, entend-on du côté de la défense.
"C'EST BIENTÔT NOËL, ON EST DANS LA GALÈRE" - Les prévenus ont jeté leur dévolu sur des consoles de jeu vidéo, des tablettes, des ordinateurs et même des bouteilles de whisky. “Chivas, dix-huit ans d’âge”, observe le président de l’audience. “On n’a pas les moyens de s’acheter des trucs de fou, c’est bientôt Noël, on est dans la galère”, tente un prévenu qui a cru rentrer chez lui avec une PlayStation. “Il me semble que ceux qui sont dans la galère sont dans la rue pour le crier avec un gilet jaune”, arrête le président Laurent Sebag. “Vous vous en êtes pris à l’outil de travail de caissières et de vigiles qui ne baignent pas dans l'opulence”, renchérit la procureure dénonçant un effet de “meute”. Et de réclamer jusqu'à deux ans de prison ferme pour chacun. Avec maintien en détention.
“J’ai fait une grosse connerie, sanglote un père de famille, chef d’atelier en CDI, arrêté avec du matériel informatique. Si je vais en prison, ma femme et mes enfants seront à la rue.” Le président: “D’un côté de la balance il y a votre famille et de l’autre un ordinateur, vous vous rendez compte?” Tous les avocats plaident pour des sanctions mesurées. “Il ne faut pas confondre réponse ferme avec prison ferme”, selon Me Yves Haddad. Et chaque prévenu quitte la salle d’audience avec des peines comprises entre 18 mois et 24 mois de prison. Avec sursis et donc un certain soulagement. “Mais faîtes bien attention, je n’oublie jamais un visage”, a averti le président. source: ERIC MARMOTTANS - var matin