Les Vœux du Maire de La Seyne au Personnel pour 2019 - Mesdames, messieurs, Chers collègues élus, Cher Gilles, Monsieur le DGS,
Je ne manie le compliment que lorsqu'il est sincère, et je veux le dire d'emblée : merci pour ces mots, qui sont à la fois riches d'informations sur notre ville et sur votre bilan et la façon dont notre territoire avance, mais aussi riches de réflexions sur vos missions, votre rôle, pour aller plus loin. Et ce n'est pas moi qui vais me plaindre d'une mise en perspective historique. Vous savez à quel point j'ai, ancré en moi, cette pensée tellement ancienne – puisqu'elle est exprimée par Rabelais, dans Pantagruel – mais hélas tellement d'actualité car négligée par les « technocrates », cette réflexion simple qui rappelle que « science sans conscience n'est que ruine de l'âme ». La Seyne a une âme.
Rassurez-vous je ne fais pas une crise de mysticisme aigu. Ce que je veux exprimer, c'est que rien n'est écrit ni fatal. Tout dépend de nous. Et si nous ne nous saisissons pas d'une cérémonie de vœux pour nous arrêter un instant pour partager ces réflexions, nous ne le ferons jamais. Votre devoir, vous l'avez pour la plupart accompli au-delà de ce que nous étions en droit d'attendre. Tu évoquais votre bilan, notre bilan collectif, celui de La Seyne. Tu évoquais ces valeurs qui animent la République et ses services publics. Eh bien, elles sont là : intégrité, dévouement, efficacité. Il ne s'agit pour personne de s'envoyer des fleurs. Mais juste de mesurer le chemin parcouru, pour vérifier avec recul que la direction est la bonne, reprendre des forces... et aller plus loin. Je le disais hier, lors des vœux à la population : nous nous trouvons cette année dans un lieu magnifique, symbolique, comme l'est la médiathèque Andrée Chedid, ouverte voici maintenant 5 années, comme le sera l'ESAJ que tu évoquais à l'instant.
Symbolique, Tisot ? Oui, et sans doute encore plus que jamais après les événements qui se succèdent depuis novembre et auxquels les fonctionnaires doivent faire face avec courage et sens du devoir. Symbolique de la mutation d'une ville, au-delà d'un quartier. Symbolique de l'intervention publique, pourtant fragilisée, mais qui maintient malgré tout ce ciment social, culturel, humain qui fait une ville et une nation. Symbolique du travail accompli, même lorsqu'il y a des moyens matériels (et il en faut, et il faut que l'État arrête de nous asphyxier !), votre quotidien, vous les territoriaux, à tous les échelons de responsabilité, dans tous les secteurs, techniques, administratifs, dans l'animation, le social, la solidarité, l'éducation, la culture, le sport... vous savez comme personne l'énorme travail nécessaire pour optimiser l'investissement et le fonctionnement. Voilà, Tisot, comme bien d’autres réalisations municipales et partenariales, est un symbole de votre utilité, vous, les agents du service public territorial. C'est une source de motivation. C'est une façon de se dire : « Je n'ai pas bossé pour rien. Un gamin a eu une journée "normale" à l'école, grâce à moi et à mes collègues, une personne âgée a pu mieux vivre sa ville, grâce à moi et à mes collègues »... Ce n'est pas un propos de circonstance ou une formule creuse et rituelle de dire que notre ville est à la croisée des chemins.
Elle l'est à l'image des territoires plus larges dont elle est un maillon : la Métropole, le Var, la région, le pays, l'Europe, la planète... Elle l'est particulièrement parce les avancées qu'elle connaît depuis des années prennent un cours particulier avec la nouvelle Métropole. Et cette transition vous a demandé, et vous demande encore, un travail particulier. Et je me joins à votre DGS pour féliciter les services ayant préparé et faisant vivre cette transition au cœur de la machine administrative. Les travaux en cours et arrivant à réalisation en 2019, tu les as cités, l'ESAJ, le centre ville avec Baquet et Germain Loro, la voirie avec notamment la Corniche, la restauration scolaire et les écoles... Je n'y reviens pas. Les investissements publics et privés que votre travail contribue à rendre possibles, des hôtels au futur "Atelier mécanique" en passant par le casino, Monaco marine, le cimetière si longtemps attendu, mais c'était déjà le cas du crematorium... Tout cela, lorsqu'on prend du recul, marque un tournant historique. Il est normal que, dans la situation tendue, difficile, dramatique ou tragique hélas parfois, que traverse notre société, on ne voie pas forcément les avancées, bien réelles pourtant.
Mais je n'y reviens pas : tracer et suivre la route est une condition de la réussite. On n’insiste que peu, ces derniers temps, sur la situation financière. Pourtant la venue d'investisseurs et de partenaires institutionnels, mais aussi la sauvegarde des services rendus à la population que, heureusement, on a peu ou prou maintenus, était à ce prix ! Sans augmentation d'impôt (et ce sera le cas encore en 2019), nous avons opéré un redressement important. Dépenses hors personnel réduites à leur niveau de 2002, baisse de 30 millions d’euros de la dette, son délai de remboursement étant ramené de 96 ans, avant 2009, à 18 ans aujourd’hui... Mais ce tournant que nous vivons, nous pourrions le prendre dans de meilleures conditions si l'on cessait de considérer que la dépense pour le service public n'est pas productive. Or nos dirigeants persistent, malgré les sérieux bémols qu'ils ont dû y mettre ces derniers temps, à réfléchir de cette manière. Rien n'est plus faux et rien n'est plus dangereux. Tu as félicité et remercié tes collègues de la Police municipale, je me joins à toi pour souligner ici, devant toutes et tous que vos collègues ont fait preuve d'une conscience professionnelle et d'un courage qu'il faut saluer.
On peut évidemment y associer les forces de l'ordre républicain au niveau de l'Etat. Mais dans quelles conditions de moyens, d'effectifs ! Comme vous le savez, avec les maires de Toulon et de Hyères, nous avons d'ailleurs écrit au gouvernement notre façon de penser dans ce domaine. Au passage, si je m’absente, parfois, de la commune, pour exercer une mission qui m'a été confiée par des collègues maires, de tous horizons politiques, à la tête de l'association Ville et banlieue qui regroupe les communes qui ont comme nous de grands quartiers populaires urbains, c'est bien pour mener cet effort collectif, ici comme nationalement, car la solution n'est évidemment pas seulement locale. Les mouvements de lutte qui ont jalonné cette décennie, y compris au sein de la fonction publique territoriale, montrent qu'il ne faut rien céder et ne pas se résigner. C'est pourquoi aussi le combat des élus, le combat que, avec détermination, notre équipe mène depuis toujours, pour que nos finances ne soient plus étouffées, pour notre maternité ou pour nos urgences, pour le logement social, pour des ouvertures ou maintiens de classes, pour les moyens de la sécurité publique, pour que nos bureaux de poste ne ferment pas, pour que nos espaces patrimoniaux ne soient pas cédés à des intérêts privés, tous ces mouvements sont désormais indispensables. A leur façon, dans un registre très nouveau et particulier, les Gilets jaunes expriment aussi cela. Je ne comparerai pas ce mouvement terme à terme, avec vos mouvements syndicaux ou d'autres luttes sociales organisées ... Pas d'amalgame ni de confusion. Mais il ne faut à mon avis surtout pas opposer ces mouvements les uns aux autres, bien au contraire. Chers amis, La paix, la sécurité, l'action commune ...
C'est à cela que nous travaillons, ensemble. Sachez-le : vous, fonctionnaires territoriaux, héritiers de nos traditions nationale et locale, vous êtes au premier rang de cette action discrète, permanente, obstinée, pour maintenir du lien social et une vie vivable dans une République apaisée... Continuité locale, je disais : lorsqu'on évoque, comme on le fera cette année, les cinquante ans de la disparition, en 1969, d'un grand maire de La Seyne – je parle de Toussaint Merle –, on parle de culture territoriale. D'une culture d'un service public marqué par la fin de la seconde guerre mondiale et le programme du Conseil national de la résistance. C'est pourquoi, grâce à vous, localement, on participe à l'effort. Je l'ai dit, des investissements bien ciblés, les économies de gestion, des services publics maintenus dans le « vivre ensemble », c'est notre façon à nous de jouer notre rôle dans la mutation difficile qui est à l'œuvre dans le pays. Vous devez en être fiers. Vous avez nommé « Pôle Vivre ensemble » le pôle qui regroupe un petite galaxie de services restés municipaux... Je ne veux pas les citer tous car j'aurais trop peur de ne pas montrer à quel point je suis conscient du travail effectué.
Les citoyens, jeunes, seniors, savent ce qu'ils vous doivent. Les familles, les écoliers, le lecteur avec le travail considérable mené dans nos médiathèques, qui rouvrent le 19 janvier prochain, le partenariat avec La Poste au Clos Saint-Louis, l'action culturelle et patrimoniale, avec les classes de la Navale qui démarrent... Nous avons vu le renforcement de la police et de la médiation, vous aurez constaté le support ludique et informatif, le calendrier de la PM... Nous avons vu la prévention, la sécurité civile, tu l'as mentionné, l'aide aux autres communes, mais aussi, vous l'avez montré en images, le nettoiement des plages... Car il est une dimension globale, traversant tout le reste : le développement durable, désormais une dimension de toutes vos missions. Eh oui, nous sommes, un « territoire à énergie positive ». Et le lancement du mouvement citoyen « Planète Seyne », auquel la Ville apporte tout son soutien, sera un fil rouge cette année de tout ce qui se fait dans ce domaine. Je veux évoquer les services, nombreux, qui ont contribué à tous les labels dont nous avons été gratifiés ces dernières années : Bien sûr, le « Territoire à énergie positive », je l'ai dit, pour notre action dans l’économie d'énergie et la lutte contre le réchauffement climatique, une appellation que nous nous sommes appropriée en lui donnant un sens plus général sur notre carte de vœux. Mais aussi le pavillon bleu, le pavillon orange, le label station touristique, et plus récemment le maintien de la troisième fleur, auquel le jury régional a ajouté un prix spécial récompensant notre travail, justement, associant citoyenneté et préservation de la planète. Ce sont les initiatives telles que les jardins partagés, la « nature en ville », avec par exemple les aménagements coréalisés sur la place de la Lune et qui rencontrent un vrai succès... Oui le développement durable... tous ensemble : citoyens, institutions, acteurs économiques ...
Développement durable indissociable donc de la démocratie de proximité. Je m'y arrête un court instant car cela compte tellement pour, justement, faire que la Métropole ne devienne jamais une structure lointaine et technocratique. Je la vois, nous la constatons, nous élus, l'efficacité indispensable de la collaboration entre services, certains passés cette année à TPM, comme l'antenne technique, et les autres. Tout cela dans le but, tu le rappelais, que l’administré y trouve toujours, au final, son compte. Du travail patient avec les CIL jusqu’à la gestion des comités d’usagers, en passant par la mise en place des 4 relais citoyens, les conseils de quartier et les deux conseils citoyens, dans les quartiers Politique de la Ville, les médiateurs numériques, qui expliquent notamment la dématérialisation des démarches, facilitant le service public aux administrés, et puis cette innovation, l'une des rares en France à fonctionner, la « marche exploratoire des femmes ». Mesdames, Messieurs, Je le répète pour conclure : vous avez nos remerciements et notre confiance renouvelée pour tout ce que vous avez accompli souvent dans des conditions de plus en plus difficiles. Formule traditionnelle : vous faites le travail pour lequel vous êtes rémunérés (je sais : il y aurait long à dire sur les conditions de travail et le niveau de rémunération. Là, c'est l'ancien fonctionnaire syndicaliste « d'active » qui le dit...) mais vous le faites avec cœur. Continuez. Merci et bravo aux services organisateurs, à l'équipe de Tisot, le protocole, la restauration, et tous les autres ...
Merci aux festivités et à ceux qui conçoivent votre soirée, à 19 heures à Sauvat, mais un salut particulier pour les succès des festivités d'été, d'hiver, et leur nouvelle dimension. Bravo, et vous êtes autant acteurs du lien social et de la réussite de notre ville que les autres, je tiens à le souligner. Avec vous, je veux avoir une pensée pour ceux qui ont connu, au-delà des difficultés « collectives » auxquelles nous faisons allusion, Gilles et moi, ceux qui ont traversé des malheurs personnels, familiaux, maladie, deuil... Tous mes vœux, au nom de la municipalité à vous tous et à travers vous à tous les agents territoriaux, ceux qui passent à TPM dans le lot bien évidemment, chaleureusement. Je vous souhaite une belle et bonne année, de la joie, de l'énergie, la santé... Nous finirons comme le veut la tradition, par la remise des médailles du travail. Nous féliciterons, mes collègues et moi, un par un, les récipiendaires. Mais un salut collectif pour l'œuvre accomplie et le chemin encore à parcourir... Et j'en profite, au plan social de notre entreprise publique, pour ne pas omettre le bon travail accompli, coté services, par la DRH, et, dans ses missions – dialogue social, organismes paritaires... – par notre adjointe au personnel, merci, Joëlle... Ayons maintenant un moment de fête et d'échange amical. Vive La Seyne et son service communal !