Bois Sacré à La Seyne: l’accord avec le promoteur validé par les élus
Au cours de la séance publique, une partie des adjoints fidèles à Nathalie Bicais est montée au créneau pour défendre ses choix. Photo S.H.
Bois Sacré à La Seyne: l’accord avec le promoteur validé par les élus - Au lendemain de la signature du protocole d’accord entre la maire et Constructa, le conseil municipal de La Seynea entériné, mardi 22 novembre, ce compromis pour l’aménagement du site. Non sans tensions … Avant l’ouverture des débats sur le protocole d’accord mettant fin au litige entre la Ville et le promoteur sur le devenir du site de Bois Sacré, la maire a de nouveau mis en garde les élus, avertissant que ceux dont "le comportement troublerait le bon ordre des échanges" seraient rappelés à l’ordre, avant une éventuelle expulsion. Une extrémité qui n’aura pas été atteinte, même si les propos tenus ont été souvent houleux.
Sur la forme, Bouchra Reano (PS) et Alain Boyer (ex-majorité) ont relevé que "signer le protocole d’accord la veille de la consultation du conseil municipal, c’est méprisant pour les élus".
Un point sur lequel Virginie Sanchez (majorité) a répondu que le texte "ne sera valable qu’après validation" par l’assemblée. Et alors qu’une partie des conseillers s’attachait à critiquer les "revirements" de la première magistrate dans ce dossier (lire ci-dessous), des adjoints sont montés au créneau pour la défendre.
"L’honneur est dans la démission" ... "Je suis très heureuse des avancées obtenues en matière environnementale grâce à la détermination de M le maire", a affirmé Christine Sinquin, en charge de l’environnement. Elle a salué la future "dépollution totale du site par l’excavation de la terre polluée (remplacée par une terre saine sur 60cm de profondeur au lieu de 30cm). C’est un progrès énorme, tout comme la rétrocession à la ville de 2,3ha d’espaces naturels (au lieu de 4.700m²) pour accueillir notamment des aires de jeu et implanter une forêt Miyawaki".
Christian Dupla, adjoint à l’urbanisme, a estimé pour sa part que "cet accord offre une issue réaliste et positive, alors que la gauche, qui a fait cause commune avec Jean-Pierre Colin, s’était entêtée à défendre un projet obsolète. Jean-Pierre Colin a, lui, tout mis en œuvre pour nuire aux intérêts de la Ville en sabotant la possibilité de préempter le terrain".
Cheikh Mansour, adjoint délégué à la politique de la Ville, a également accusé le premier adjoint d’"avoir menti aux Seynois, tout en essayant de faire croire qu’il était le sauveur. Après la trahison, les coups bas, les intrigues et les manipulations, l’honneur pour lui est dans la démission".
"La victoire de nos convictions" - Tandis que Jo Minniti, en charge de la politique portuaire, se félicitait que "les acquis obtenus permettent de réduire l’impact négatif de ce projet", Bertrand Pin (colistier de Sandra Torres) estimait que, "depuis que le dossier a été repris en direct par Mme le maire, une solution a été trouvée, alors que Jean-Pierre Colin ne l’a jamais trouvée quand il était en charge des affaires juridiques". Au terme de plus d’une heure d’échanges, Nathalie Bicais a affirmé que "l’aboutissement de ce dossier, c’est la victoire de nos convictions. Le plus dur aura été d’être attaqué de l’intérieur mais nous avons agi avec fermeté face à la manipulation (…) La victoire est d’autant plus forte que les avancées obtenues n’ont jamais été atteintes auparavant". Le protocole d’accord a été approuvé par 41 voix sur 48 (7 abstentions).
Un "appel à la raison" - Alors que les uns et les autres défendaient ou attaquaient la première magistrate, Marie-Claude Argiolas, 8e adjointe, a lancé un "appel à tous les élus issus de la majorité élus en 2020". Motif: "Il serait souhaitable que les dissensions cessent, que la raison l’emporte. Il nous appartient ensemble d’écrire un nouveau chapitre, dans le calme et loin d’une volonté de manipulation. Revenons aux côtés de notre maire (…) Montrons-nous responsables. Seul compte le résultat obtenu à l’issue de la négociation de ce protocole d’accord, qui est en adéquation avec les projets de la ville". Et l’adjointe de conclure: "Je souhaite très sincèrement que nous puissions travailler de nouveau ensemble dans un nouvel élan autour de notre maire, La Seyne ne peut plus être victime de dissensions internes et stériles". Un appel qui, pour l’heure, n’a pas eu d’écho parmi la dizaine d’élus de la majorité qui ont été sanctionnés avant l’été par Nathalie Bicais.
Des critiques à droite comme à gauche - "Madame Bicais, je vous dis bravo". C’est par ces mots que le 1er adjoint Jean-Pierre Colin, sanctionné par la maire pour sa gestion du dossier Bois Sacré, a débuté son intervention. "Bravo pour avoir enfin choisi la voie de la raison. Bravo pour avoir évité la ruine à laquelle vous meniez notre ville. Bravo pour avoir accepté de reconnaître, en signant ce compromis, que votre décision de préemption n’était en rien sécurisée faute du moindre projet". Accusant la maire de "réécrire l’histoire à sa sauce", il a aussi jugé que, dans ce dossier, "l’essentiel était acquis depuis cet été grâce aux élus qui, autour de moi, ont travaillé avec Constructa". Et de saluer "le groupe de gauche qui a su améliorer encore notre travail estival".
Les élus proches du 1er adjoint ont abondé dans son sens. "Grâce aux élus responsables, nous sommes sortis par le haut des entêtements de M Bicais", a lancé Ali Gharbi.
"Alors que le but (de la première magistrate) était de faire annuler ce projet, nous sommes heureux qu’elle formalise ce que nous avions négocié cet été, démontrant ainsi que Jean-Pierre Colin avait raison et que sa sanction était arbitraire, sans lien avec ses compétences", a déclaré Pascal Tassisto. Alain Boyer a, lui, accusé la maire d’avoir "exploité ce dossier dans un intérêt politicien: écarter le 1 adjoint".
"Élue sur un mensonge"
Autre élu sorti de la majorité, Damien Guttierez s’est interrogé sur les "revirements" de Nathalie Bicais: " Soit elle ment depuis le début, soit elle ne peut reconnaître ses erreurs, soit elle est incompétente en n’ayant pas su gérer ce dossier en presque trois ans". Critiques, aussi, parmi les élus de gauche: "Vous faisiez croire que vous aviez le pouvoir de tout arrêter; vous êtes enfin revenue à la raison", a estimé Bouchra Reano (PS) en s’adressant à la maire. "Votre majorité s’est fait élire sur un mensonge, celui de la remise en question de ce projet qui, finalement, verra le jour", a complété Hakim Bouaksa (EELV). Pour autant, les élus du groupe de gauche, comme ceux écartés par Nathalie Bicais, ont voté pour le texte au motif qu’ils avaient contribué à son aboutissement. Ce n’est pas le cas du groupe Les Indépendants: "On s’abstiendra car nous défendions l’idée d’un site laissé libre de toute construction", a indiqué Stéphane Lancellotta. Les élus du Rassemblement national se sont, eux aussi, abstenus, au motif qu’ils souhaitaient que le projet inclue, "non pas des logements sociaux, mais des logements en accession sociale à la propriété afin de permettre aux jeunes Seynois de devenir propriétaires de leur résidence principale". source: M. G. var matin