Toulon, la Capitale du Var, veut reprendre Possession de son Accès à la Mer - La Défense nationale déserte une partie de son port militaire. L'occasion pour la capitale du Var de reprendre possession de son accès à la mer. C'est un aménagement comme le littoral méditerranéen n'en reverra sans doute pas de sitôt. Profitant de la cession à la ville de l'ancien arsenal de la DCNS, la métropole de Toulon va requalifier un périmètre de 44 hectares en front de mer. Un premier appel d'offres a été lancé pour réaliser les études urbaines et paysagères de cette interface entre la ville et le port. Puis, en juillet, un appel à manifestation d'intérêt sera organisé pour réaliser le projet et préparer la cession au privé de certains lots dont les 3,5 hectares de la friche militaire. Le lauréat de ce concours international sera connu en novembre et les travaux achevés en 2022.
« On ne construira pas tout et n'importe quoi et je peux vous affirmer qu'il n'y aura aucune marina à cet endroit. Le coeur du projet sera le port de croisière », prévient le maire et président de la métropole Hubert Falco. Depuis un an, un comité de pilotage réunissant les collectivités, l'Etat et le ministère de la Défense planche sur cet aménagement contraignant : la Marine nationale conservera une emprise foncière sur le périmètre et une zone de protection des eaux militaires.
Relier le centre historique - L'idée est de « recoudre la ville » en recréant un lien entre le port et le quartier adjacent. « Notre obsession est d'ouvrir la cité sur la rade, de l'aérer et d'y faire entrer le soleil », martèle Hubert Falco. Plusieurs impératifs ont été définis dans le cahier des charges : développer le tourisme et la croisière, relier le centre historique de Toulon à ce quartier portuaire, y produire des services de proximité, prendre en considération l'évolution prévisible du niveau de la mer et l'augmentation des températures, innover en matière de mobilités, de connectivité et d'énergies, améliorer enfin les flux de voyageurs dans un port qui reçoit plus de 1,5 million de passagers par an dont 300.000 croisiéristes.
Estimé aux alentours de 150 millions d'euros, ce projet devrait être largement financé par le secteur privé. « Il est d'autant plus pertinent dans l'actuel concert de choix des destinations qui vont être prochainement opérées par les grands armateurs pour exploiter leurs nouveaux navires », explique Jérôme Giraud, directeur des ports à la Chambre de commerce et d'industrie du Var. Leur port d'accueil, situé dans le périmètre requalifié, enregistre une accélération spectaculaire. Devenu premier port de liaison avec la Corse grâce au succès de Corsica Ferries, Toulon est aussi troisième port de croisière tricolore avec 107 escales. « Ce projet va non seulement transformer la rade. Il va maintenir notre nom sur la carte des destinations méditerranéennes prisées des armateurs », estime Hubert Falco. source: Paul Molga - lesechos