Emmanuel Macron annonce le Successeur du Porte-Avions Charles-de-Gaulle - Un successeur au Charles-de-Gaulle à propulsion nucléaire. C'est Emmanuel Macron qui en a fait l'annonce, ce mardi 08 décembre 2020, lors d'un déplacement au Creusot. Pour le chef de l’Etat, l’autonomie stratégique de la France, « c’est bien sûr la dissuasion, dans toutes ses composantes, c’est bien sûr la propulsion de nos sous-marins nucléaires lanceurs d’engins comme d’attaque, c’est aussi la propulsion nucléaire de nos porte-avions ». « C’est pourquoi j’ai décidé que le futur porte-avions qui dotera notre pays et notre marine sera comme le Charles-de-Gaulle à propulsion nucléaire », a-t-il ajouté.
« Le nucléaire restera la pierre angulaire de notre autonomie stratégique » - Une autre raison conduisant à ce choix plutôt qu’à une propulsion diesel, moins coûteuse, tient à la préservation des compétences « techniques, technologiques et industrielles sur toute la filière » sur le long terme. Le futur porte-avions sera beaucoup plus massif que l’actuel. Il fera 75.000 tonnes pour environ 300 mètres de long, contre 42.000 tonnes pour 261 mètres pour le Charles-de-Gaulle, soit davantage que les deux porte-aéronefs britanniques, mais moins que les 11 porte-avions américains, selon le cabinet de la ministre des Armées Florence Parly. « Pourvu qu’on progresse sur les déchets et la sûreté, le nucléaire est une énergie décarbonée, une énergie sûre » qui doit rester « un pilier de notre mix énergétique », a-t-il estimé, tout en demandant également « un très haut niveau d’énergies renouvelables ». Si Emmanuel Macron a dit n’avoir « jamais été partisan du tout-nucléaire » parce qu’il est nécessaire de ne pas dépendre d’une seule source, « l’atome doit continuer à être un pilier pour les décennies à venir ».
Le futur porte-avions français sera donc mû par deux réacteurs K22 (équivalent à 220 Mégawatts thermiques). Une évolution des K15 (150 Mégawatts) qui équipent aujourd'hui le Charles-de-Gaulle. Un gain de puissance qui s'explique par les dimensions du porte-avions de nouvelle génération (PANG). Bien sûr, le dessin du futur navire amiral de la Marine française n'est pas encore arrêté, mais le navire devrait avoisiner les 305 m de long et 40 m de large, pour un déplacement total de 75000 tonnes. Presque le double du Charles-de-Gaulle !
Au total, le projet du futur porte-avions devrait mobiliser environ 2000 personnes réparties géographiquement comme suit : 650 en Pays de la Loire, 430 en Bretagne, 710 dans le grand Sud, auxquelles il faut ajouter 300 salariés de TechnicAtome à Aix pour la réalisation des chaufferies. Une tâche qui sera confiée à Toulon ! Si la conception du PANG est assurée par Naval Group, sa construction, qui s'étalera de 2025 à 2036, sera réalisée aux chantiers de Saint-Nazaire.