Andrée Bonifay, Présidente de l'Association "Le Cri de La Seyne Info" a écrit: Le 16 Septembre 2017, une quinzaine de participants se sont retrouvés pour la fameuse "Dictée" (voir la vidéo ci-dessus). Bon, elle n'était pas simple...Mais chacun s'en est bien tiré, d'autant que pour simplifier l'affaire, nous n'avions, bien évidemment pas fait le calcul des fautes comme à l'école ...
Nous avons compté deux points pour orthographe/grammaire/conjugaison, et 1/2 point pour tout le reste (accents, trait d'union, etc ...). et au final, tout le monde a été récompensé ! par les lots du Conseil Départemental (il y avait même des "collectors" : du Conseil Général, que nous remercions au passage). Bon, je pense que les candidats ne nous en ont pas voulu, car le moment était quand même bien sympathique, et les règles ont été fixées à l'avance.
Chacun a corrigé la "copie" de l'autre, et tout s'est bien passé. Une belle ambiance régnait, et c'était bien là, le principal. On nous a même demandé "à quand la prochaine". Alors, c'est sûr que pour le nombre de participants (et oui, vous savez, il y en a toujours qui s'inscrivent, puis au dernier moment ne jugent pas utile de se déplacer, sans prévenir, bien sûr), nous pourrions trouver un local plus petit ... Mais nous étions donc partis sur une trentaine de personnes, et c'était sans compter sur le fait que certains ne viendraient pas ... Donc, la prochaine, c'est pour dans quelques temps, il suffit de trouver le lieu (et la date. Et sans les lots, car nous ne pouvons pas toujours demander des lots...il y a d'autres associations que la notre !) ... En attendant, voici quelques souvenirs de cet après midi fort convivial !.. si vous souhaitez faire la dictée chez vous à la maison, écoutez la vidéo ci-dessus et retouvez la correction ci-dessous ...
«Drame à l'Opéra»
Accessoiriste dans un théâtre miteux, Octave était toujours à l'affût d'affûtiaux et d'affiquets, à la recherche d'objets démodés, de bidules obsolètes, de babioles pas chères. Un jour, il rencontra Elvire, qui était couturière au palais Garnier, et qui, tout en chantant les grands airs de la Callas, passait ses journées en cousant des brocarts, des lamés or et des taffetas. Lui vivait dans le chiffon, elle dans la soie. Quoique étonnés eux-mêmes d'être aussi dépareillés, ils s'étaient abordés, plu, séduits, fiancés, et s'étaient donnés l'un à l'autre dans de la satinette bleu pâle. Ils étaient dans de beaux draps!
Lui rapportait parfois des brocantes une mauvaise alène [alêne]. Il entassait aussi des doloires ébréchées, des smilles émoussées et des becs-de-corbeau. S'il était un homme astucieux, fin connaisseur des choses du passé, il charriait trop de poussière. Aussi, à la longue, s'était-elle désintéressée des faux nez destinés aux atellanes épicées, et détournée des chlamydes fatiguées pour tragédies antiques.
Elle l'initiait à la connaissance des tissus. Voici de la moire, voilà de la faille. «Tussor?» [Tussore] lui demandait-elle. Il regardait, il tâtait, et il ne savait jamais. Un soir, il l'envoya aux pelotes. Alors, elle lui chanta Manon. Comme nous étions marris, tous, qu'Elvire se fût laissé gagner par la siccité du cœur, et chiffonnés qu'Octave n'eût pas l'étoffe d'un Saint Laurent! Le couple s'était déchiré. Ça finit toujours mal, à l'Opéra.
Dictée de Bernard Pivot (finale des Dicos d’or 1999)