Projet d'Attentat contre la Base Navale de Toulon en 2015: Hakim Marnissi condamné à 10 Ans de Prison - Hakim Marnissi, âgé de 27 ans, a été condamné lundi 22 janvier 2018 à dix ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir notamment projeté d'attaquer des militaires sur l'arsenal de Toulon en 2015. Le tribunal, qui le jugeait pour le délit d'association de malfaiteurs à visée terroriste, a assorti sa peine d'une période de sûreté de la moitié et prononcé son maintien en détention. Les juges ont estimé avoir "suffisamment d'éléments" pour caractériser ses deux tentatives de départ en 2014 et, surtout, pour considérer qu'il "avait eu le projet de commettre un attentat". Hakim Marnissi, chemise rayée, barbe et cheveux noués, a nié au cours de l'audience avoir fomenté un tel projet, revenant ainsi sur ses déclarations faites en garde à vue. Le Toulonnais, dont la radicalisation avait été détectée en 2014 par les services de renseignement, avait été arrêté le 29 octobre 2015.
En rupture familiale et sous influence - Lui qui avait travaillé dans la mode était à l'époque au chômage et en rupture familiale. Le foyer de travailleurs où il vivait avait appelé la police après la réception de deux colis ouverts. L'un contenait des cagoules, l'autre un couteau avec une lame de 10 centimètres. D'autres colis contenant des lames en forme de clés ou un gilet tactique étaient arrivés ultérieurement. En garde à vue, le jeune homme avait reconnu avoir tenté à deux reprises de partir en Syrie en 2014 sous l'influence de Mustapha Mokeddem, une connaissance de Toulon qui avait joué un rôle moteur dans sa radicalisation, sans succès.
Mokeddem, qui avait ensuite rejoint l'organisation État islamique en Syrie, l'avait alors incité à passer à l'action en France, avait-il relaté, en s'en prenant à l'arsenal de Toulon, premier port militaire de Méditerranée. Hakim Marnissi avait expliqué avoir voulu attaquer des militaires "au couteau" et "mourir en martyr". Lundi, devant ses juges, il est revenu sur ces propos, affirmant avoir fait "des aveux de circonstance", "piégé par les policiers" alors qu'il était en garde à vue sans défenseur, en pleine grève des avocats. Il affirme aujourd'hui avoir acheté les cagoules pour pratiquer l'airsoft (un jeu utilisant des répliques d'armes de guerre), et commandé les lames pour en faire commerce.
"Il n'y avait aucun projet de passer à l'acte", a-t-il déclaré. Mokeddem avait évoqué une attaque contre l'arsenal "sur le ton de la rigolade", a-t-il assuré, "c'était complètement superflu, idéaliste de faire un attentat là-bas". Cette prise de position "vous nuit" et "démontre une absence d'évolution", a expliqué la présidente à Hakim Marnissi, faisant état d'une "certaine inquiétude" du tribunal à son égard. Mustapha Mokeddem, âgé de 23 ans, a été renvoyé devant les assises dans ce dossier mais reste visé par un mandat d'arrêt. Il avait été mis en examen et écroué pour quelques mois en septembre 2012 pour avoir proféré de violentes menaces contre Charlie Hebdo et projeté d'"égorger" ses journalistes. - source: Eléanor Douet et AFP